D’après un nouveau sondage, les électeurs français estiment que la qualité des services publics devrait être une priorité et que l’État devrait collaborer avec le secteur privé pour les moderniser et mieux utiliser l’argent des contribuables.
Selon le rapport « Les électeurs français se sont exprimés et souhaitent que les services publics soient une priorité» rédigé par le think tank international Serco Institute, 76 % des personnes interrogées estiment que les services publics devraient constituer une priorité plus importante pour les décideurs politiques, 33 % considérant qu’ils devraient être « beaucoup plus » prioritaires, et 43 % « un peu plus » prioritaires.
Dans le contexte stratégique des élections législatives actuelles, ces sentiments sont partagés par les électeurs de toutes les tendances politiques : en effet, des proportions similaires (80 %, 79 % et 78 % respectivement) d’électeurs ayant soutenu M. Macron, Mme Le Pen et M. Mélenchon lors du premier tour de l’élection présidentielle le 10 avril estiment que les services publics devraient devenir une plus grande priorité pour les décideurs politiques en France.
Le sondage réalisé par le Serco Institute, en collaboration avec l’institut de sondage indépendant Survation, révèle l’importance de services publics de qualité pour l’électorat français. Ainsi, pour 62 % des personnes interrogées, la qualité est l’élément des services publics le plus important à leurs yeux, contre 23 % privilégiant la question du coût pour les contribuables et seulement 8 % se souciant principalement du type d’opérateur (secteur public ou privé). Une fois encore, ces sentiments sont partagés par les électeurs de tous les camps politiques, 65 % des électeurs de M. Macron et de M. Mélenchon et 50 % des électeurs de Mme Le Pen identifiant la qualité comme l’aspect le plus important des services publics.
Étant donné la priorité absolue accordée par l’électorat à la qualité des services, il n’est sans doute pas surprenant que les personnes interrogées se soient montrées très favorables à la participation d’acteurs privés dans la mise en œuvre de services publics de qualité à un coût maîtrisé. Plus des deux tiers (68 %) des électeurs français sont favorables à une collaboration public-privé pour la réalisation des services publics, si cela se traduit par une amélioration de la qualité des services et une réduction des coûts pour le contribuable. Une fois de plus, ce sentiment est commun aux sympathisants des trois partis concernés, une part importante et franche de l’électorat de M. Macron, de Mme Le Pen et de M. Mélenchon (75 %, 70 % et 61 % respectivement) se déclarant favorable à une coopération entre État et acteurs privés pour améliorer la qualité des services et réduire les coûts pour le contribuable.
L’analyse des résultats d’autres questions posées dans le cadre l’enquête permet d’expliquer cette forte popularité de la coopération public-privé en France. Sur les cinq aspects majeurs de la mise en œuvre des services publics qui leur ont été présentés, à savoir « efficacité », « service client », « source d’innovation », « flexibilité » et « productivité », les personnes interrogées ont estimé que le secteur privé faisait systématiquement mieux que le secteur public. Malgré une perception variable des performances des acteurs privés (63 % estiment que le secteur privé est mieux équipé pour assurer la « productivité », contre 49 % pour la « flexibilité »), dans tous les cas, le secteur privé est considéré comme plus performant que le secteur public, avec une marge d’au moins 14 points.
Si l’on se penche sur les résultats de ce sondage, il est clair que les mesures visant à renforcer les services publics bénéficieraient d’un large soutien de la part des électeurs de l’ensemble de l’échiquier politique. Il en est de même d’une collaboration avec des organismes privés qui irait dans ce sens. En effet, une coopération avec des partenaires du secteur privé parfaitement en mesure de fournir des services publics permettrait de maintenir ou d’améliorer le niveau de vie des Français sans pour autant entraîner une hausse des impôts en période de crise du coût de la vie.
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Vous trouverez une copie complète des tableaux de données décrivant les résultats du sondage et sa méthodologie en suivant ce lien.